... un billet classé dans la catégorie révélation, bien que la catégorie observons l'observatoire eût convenu sans doute, et un deuxième billet sur le
thème (un de trop peut-être, mais bon) mais cette fois-ci plus axé sur l'aspect diffusion que comparaison.
Non pas que cela soit un mystère, ni que cette possibilité n'ait jamais été envisagée ou possible. Mais la nouvelle fait des gorges chaudes dans le petit monde gravitant dans Wikipédia (le
Bistro), dans Wikimedia (avec un
article dédié sur le
projet Wikinews), et ailleurs (dont bien évidemment dans le
blog d'Alithia), avec bien sûr des perceptions
relativement différentes de la chose.
Tout d'abord, quelques précisions semblent s'imposer. Wikipédia, et plus largement les projets Wikimedia à l'exception notable des projets Wikinews, place son contenu sous licence
GFDL (ou encore
ici pour une traduction en français), ce qui est précisé
à chaque
fois que l'on édite une page, dans un cadre rouge :
En sauvegardant, vous placez votre contribution sous la GNU Free Documentation License : vos écrits pourront être modifiés et distribués sans votre accord. Autrement dit, les
récriminations du genre :
"Alertez les auteurs, : écrire pour Wikipédia est dangereux et un auteur s'y fait exploiter et escroquer", sont fausses et
outrancières à plusieurs niveaux. D'une part, parce que tout auteur est averti du fait que ses écrits sont placés sous cette licence. Au temps pour l'escroquerie. D'autre part, Wikipédia
repose, jusqu'à peuve du contraire, sur le volontariat. Et voilà pour l'exploitation. Pour avoir commis quelques kilo-octets sur l'encyclopédie en ligne, je ne me suis pas senti exploité. Mais
je suis peut-être un grand naïf, qui sait ? Juste excédé par le paysage composant la communauté, qui dans sa majorité confond Wikipédia et Facebook. Cela me donne presque envie de citer le bac
à sable d'exaspération laissé un jour par Esprit Fugace, mais qui peut se retrouver facilement dans mon billet sur les sous-pages.
L'initiative de l'éditeur allemand Bertelsmann est, de fait, relativement classique, et se retrouve également dans le monde associatif.
Autrement dit, un travail est fourni par les membres d'une association pour constituer un ouvrage, et un éditeur/imprimeur se propose pour éditer l'ouvrage avec financement assuré sur le prix
de vente, la publicité ou payé directement par l'association, avec un retour financier éventuel pour l'association sollicitée ou demandeuse. C'est d'ailleurs un retour mixte qui est envisagé :
sur un prix de vente de 19,95 €, 1 € devrait revenir à l'association Wikimedia deutschland. Mais c'est sur ce point que, pour ma part, j'ai un léger souci, d'ordre moral. En effet, les
contribitions à Wikipédia germanophone sont, à l'instar des autres versions, susceptibles d'être améliorées depuis n'importe quel point du globe, même si la majorité des locuteurs de l'allemand
sont localisés en Allemagne, Autriche et Suisse. Et le sont. Hors Wikimedia Deutschland est cantonnée à l'Allemagne, ce qui veut dire que les retombées financières (je ne crois pas pour ma part
qu'elles soient énormes) ne profiteront pas (indirectement) aux contributeurs hors Allemagne. De plus, notons que le bénéficiaire associatif ne sera pas la Wikimedia Foundation, créateur du
projet, mais un des "Chapters" locaux, association de fait indépendante. La question qui se pose immédiatement est alors : pour quel usage ? Si l'on se base sur une autre association, Wikimedia
France, j'ai les plus grands doutes sur l'emploi effectif de cet apport financier (j'ai bien dit apport, et pas manne) : chez eux, il apparait que la gestion des projets de support n'est pas
vraiment une réussite, et ne concerne qu'une partie de ses membres. Pour ma part, je préfèrerais que cette initiative profite au plus grand nombre via, par exemple, l'achat de serveurs ou
l'investissement en fonctionnement qui, pour le moment, passe par la collecte de dons.
Pour finir ce billet, je souhaiterais tuer dans l'oeuf la remarque (qui, moins virulente, serait intéressante) d'Alithia sur le plagiat et la copie éhontée. Wikipédia se dégage du problème via
l'apposition lors d'une modification d'un message prohibant clairement cette façon d'agir. Il n'est donc pas réellement de sa faute si des fainéants (ou contrevenants à la loi tout
bêtement) passent outre. Cependant, de nombreux contributeurs consacrent leur temps de connection à la lutte contre ce genre de pratiques, ce qui est une bonne chose. Maintenant, j'imagine
aussi que la version papier, ou plutôt son contenu, sera examinée à la loupe : un éditeur comme Bertlesmann se ferait une bien mauvaise publicité en laissant passer ce genre de pratique.
Pour finir, comme je le disais précédemment, j'espère que cette initiative profitera indirectement à Wikipédia en français en suscitant des questions sur son contenu, questions qui semblent
pour le moment évitées, comme le prouve tous les jours le Bistro ...