Continuons à parler des observations d'Antandrus sur Wikipédia, toujours visibles
ici (en V.O.), après
l'
épisode 0, l'
épisode n°1 et l'
épisode n°2. Et, mon oreillette (sous la forme d'un petit courriel, avouons-le) me signale l'existence d'une traduction du texte en
français dans une sous-page utilisateur
ici. Merci donc à RamaR pour son
travail de traduction, ça va me permettre d'aller un peu plus vite d'une part, et de culpabiliser un peu d'autre part (car oui, il faudrait que je fasse un tour des sous-pages utilisateurs un
jour prochain,
comme je l'avais suggéré). Mais si mes aimables lecteurs souhaitent me donner un coup de main
1
...
La troisième observation parle d'une catégorie relativement particulière de contributeurs. Voici sa version originale :
Troublesome editors waste far more of the community's time than vandals. One who sometimes has good edits, but endlessly bickers, insults, whines, and is eventually banned, will have taken a
hundred hours from other users who would have better spent that time building the encyclopedia. This is in part due to people's fascination with conflict. Efficiently managing troublesome editors
is one of the best ways to improve the project, but also one of the most difficult.
Voici maintenant la traduction de RamaR (avec une ou deux corrections orthographiques) :
Les contributeurs problématiques gâchent plus de temps de la communauté que les vandales. Quelqu'un qui fait de temps en temps de bonne contributions, mais qui par ailleurs se complait en
provocations, insultes, jérémiades, et qui se fait finalement mettre à la porte, aura gaspillé des centaines d'heures d'autres utilisateurs qui auraient été mieux consacrées à construire
l'encyclopédie. C'est une conséquence de la fascination de certains pour la controverse. Gérer efficacement les contributeurs probématiques est l'une des meilleures façons d'améliorer le projet,
mais aussi l'une des plus difficiles.
Encore une observation qui tombe sous le sens. De fait, je me suis toujours interrogé sur l'existence de tant de noyaux de polémiques sur les projets Wikipedia (pas que francophone) qui sont dus
non seulement aux disputes sur des articles qui ne devraient pas vraiment en susciter
2, mais aussi aux articles qui en susciteront de toute manière
3, aux créations
d'articles (et suggestions de création, d'ailleurs
4) qui n'ont pas lieu d'être (ou pas),
etc. Ca fait beaucoup.
Mais il est vrai que la catégorie de contributeurs qu'évoque Antrandus est très particulière, à ne pas confondre avec les râleurs, à mon avis, mais qui se confond (très) souvent avec les
prosélytes (dits aussi
POV pushers en langage wikicool
5). Le mécanisme est simple, en général. Le prosélyte se construit une chasse gardée, de manière visible
ou non,
dans l'espace encyclopédique
ou non6, et qui contribue de manière très tranquille ou apaisée jusqu'à ce que l'on fasse l'erreur de venir le contrarier. Souvenez-vous, j'avais
déjà abordé un cas bien visible il y a un certain temps
7. Mais, à mon sens, le véritable problème n'est pas le prosélyte en tant que tel, qui pourrait rapidement se faire circonscrire
par la communauté (enfin plutôt les administrateurs, en fait), si les administrateurs faisaient un peu montre de courage dans ces cas-là. Et le courage n'est pas franchement une caractéristique
répandue sur Wikipédia (sauf le "courage" de meute
8), on laisse tranquillement pourrir la situation jusqu'à ce qu'elle devienne assez tendue pour finir devant le Comité d'arbitrage. Et
encore, le Comité d'arbitrage n'est pas franchement plus apte à donner des leçons sur ce terrain que les autres. Pire que ça, il y a parmi les administrateurs, des prosélytes. Ce qui n'est après
tout, que le reflet de la communauté.
Donc pertes de temps énormes qui pourraient être facilement évitées ... avec une once de réactivité et de responsabilisation. Posons-nous la question : combien de temps aurait pu être consacré à
l'encyclopédie si des cas aussi pénibles que Briling, Gemme, Floréal, La glaneuse
9 (pour citer des anciens) ou les trois afrocentriques, Yetti, pour des plus récents avaient été bridés
avant ? Des centaines d'heures. Combien de temps serait économisé si les
règles10 étaient appliquées sans
flottement (pour ma part, plus ça va plus je trouve que la règle
n'hésitez pas est complètement détournée) : des milliers d'heures ... Et c'est bien ce qu'indique Antandrus.
Ma réflexion sur la réflexion est que les contributeurs problématiques (de type prosélyte) sont à voir comme un symptôme d'un dysfonctionnement profond vis-à-vis de l'obligation de fonctionnement
communautaire. N'oublions pas que, plus longtemps ils agissent, plus ils sont susceptibles de susciter des alliés de même type et des opposants de même genre.
1. Comment ça, encore un appel du pied éhonté ?
2. Comme, dernièrement, un problème sur ... les sushis, car quelqu'un avait décidé d'introduire tous les risques alimentaires que peut entraîner la consommation de tels produits. Etonnant, non
?
3. Belgique, Tibet, Islam, politique, religion, la liste est très (très) longue. Pour indication, la Belgique doit être à l'origine d'une bonne partie des arbitrages soumis au comité d'arbitrage.
Suivi par le nucléaire. Ou l'inverse.
4. Dans le Bistro du jour.
5. Ou jargon wikipédien, truffé d'anglicisme. Mais que fait Antaya ?
6. Dans le Bistro du jour, PDD, PàS, BA, ou autre. J'ai plusieurs noms pour chaque, et pas forcément ceux qu'ont croit. Les comptages nous apprendraient bien des choses, surtout si on s'intéresse
aux faux-nez ...
7. Ici.
8. Qui consiste à tomber à plusieurs sur quelqu'un. Cela fait partie des tactiques. Le fin du fin est l'affrontement de blocs, comme on a pu le voir de la part des sociétaires du fameux
projet:sport dans plus d'un cas. Ce n'est qu'un exemple d'instinct grégaire.
9. Coucou au passage !
10. Le billet le plus cité dans ce blog. Je remercie donc Pierrot le Chroniqueur (tiens, c'est moi) pour avoir rédigé cette petite réflexion.